Comment choisir le matériau de ses tubes cosmétiques : un guide pratique pour les marques de beauté indépendantes

ConditionnementLes choix ont un impact direct sur l'empreinte environnementale d'un produit et sur la façon dont les consommateurs perçoivent une marque.Dans le secteur des cosmétiques, les tubes représentent une part importante des déchets d'emballage : on estime que plus de 120 milliards d'emballages de produits de beauté sont produits chaque année, dont plus de 90 % sont jetés plutôt que recyclés. Aujourd'hui, les consommateurs soucieux de l'environnement attendent des marques qu'elles joignent le geste à la parole. NielsenIQ indique que les tendances en matière d'emballage durable peuvent non seulement réduire les déchets, mais aussi « améliorer l'image de marque », car les clients recherchent des produits en accord avec leurs valeurs.Les marques de cosmétiques indépendantes doivent donc concilier esthétique et performance haut de gamme avec des choix de matériaux qui minimisent l'utilisation de ressources fossiles et maximisent la recyclabilité ou la biodégradabilité.

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Aperçu des options de matériaux

Plastique (PE, PP, PCR)

Description:Tubes souplesElles sont le plus souvent fabriquées en polyéthylène (PE) ou en polypropylène (PP). Ces plastiques sont légers et malléables, ce qui permet de réduire les coûts. Les versions à forte teneur en matières recyclées post-consommation (PCR) sont de plus en plus disponibles.

Avantages : De manière générale, les tubes en plastique sont peu coûteux, durables et polyvalents. Ils conviennent à la quasi-totalité des crèmes et gels et peuvent être fabriqués dans de nombreuses formes et couleurs. Les plastiques recyclables (par exemple, le PE ou le PP monomatériau) permettent une certaine valorisation en collecte sélective, notamment grâce à l’utilisation de PCR. Comme le souligne un fournisseur d’emballages, le passage au PCR « n’est pas une simple tendance, mais une réponse stratégique à la demande », les marques se tournant vers les résines recyclées pour témoigner de leur engagement en faveur du développement durable.

Inconvénients : En revanche, le plastique vierge a une empreinte carbone et un coût d’élimination élevés. Environ 78 % des quelque 335 millions de tonnes de plastique produites à ce jour ont été jetées, contribuant ainsi à la pollution mondiale. De nombreux tubes en plastique (notamment les tubes composés de plusieurs matériaux ou les très petits tubes) ne sont pas pris en charge par les systèmes de recyclage. Même lorsqu’ils sont recyclables, les taux de recyclage du plastique dans l’industrie cosmétique restent très faibles (inférieurs à 10 %).

 

Aluminium

Description : Les tubes pliables en aluminium (fabriqués à partir d’une fine feuille de métal) offrent un aspect métallique classique. Ils sont souvent utilisés pour les soins de la peau haut de gamme ou les produits sensibles à la lumière.

Avantages : L’aluminium est inerte et constitue une barrière exceptionnelle contre l’oxygène, l’humidité et la lumière. Il ne réagit pas avec la plupart des ingrédients (il ne modifie donc pas les parfums et ne se détériore pas au contact des acides). Cela préserve l’intégrité et la durée de conservation du produit. L’aluminium véhicule également une image haut de gamme et luxueuse (les finitions brillantes ou brossées sont perçues comme prestigieuses). De plus, l’aluminium est hautement recyclable : la quasi-totalité des emballages en aluminium peut être fondue et réutilisée à l’infini.

Inconvénients : Le coût et la facilité d’utilisation constituent les principaux inconvénients. Les tubes en aluminium ont tendance à se bosseler ou à se plier facilement, ce qui peut nuire à leur attrait auprès des consommateurs. Leur production et leur remplissage sont généralement plus coûteux que ceux des tubes en plastique. De plus, l’aluminium est rigide (contrairement au plastique, il est impossible de lui donner des formes extensibles ou bulbeuses). Enfin, une fois déformé, un tube métallique conserve généralement sa forme initiale (il ne reprend pas sa forme initiale), ce qui peut être un avantage pour un dosage précis, mais un inconvénient pour les consommateurs qui préfèrent un tube élastique.

 

Tubes laminés (ABL, PBL)

Description : Les tubes laminés combinent plusieurs couches de matériaux pour protéger les produits. Un tube à barrière laminée en aluminium (ABL) possède une très fine couche de feuille d’aluminium à l’intérieur, tandis qu’un tube à barrière laminée en plastique (PBL) utilise un plastique à haute barrière (comme l’EVOH). Toutes les couches sont thermoscellées ensemble pour former un seul tube.

Avantages : Les tubes laminés combinent les atouts du plastique et de l’aluminium. Ils offrent une excellente protection barrière, préservant les formules de l’oxygène, de l’humidité et de la lumière. Plus flexibles que l’aluminium pur (plus souples et moins déformables), les tubes laminés n’en sont pas moins résistants. Ils permettent une impression en quadrichromie directement sur leur surface (souvent par impression offset), éliminant ainsi le besoin d’étiquettes collées. Par exemple, Montebello Packaging indique que les tubes laminés peuvent être imprimés directement sur toutes leurs faces et que leur élasticité naturelle permet même de se passer d’un emballage cartonné secondaire. Généralement moins chers que les tubes métalliques, les tubes laminés offrent une protection barrière tout aussi efficace.

Inconvénients : La construction multicouche complique le recyclage. Les tubes ABL sont essentiellement des composites à 3 ou 4 couches (PE/EVOH/Al/PE, etc.), que la plupart des programmes de collecte sélective ne peuvent pas traiter. Des installations spéciales sont nécessaires pour séparer les couches (lorsqu’elles le font). Même le PBL (entièrement en plastique) n’est « plus écologique » que parce qu’il peut être recyclé comme du plastique, mais il complexifie tout de même le processus. Les tubes stratifiés sont souvent présentés comme plus légers et générant moins de déchets que le métal, mais ils restent des composites à usage unique sans filière de recyclage simple.

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Bioplastique à base de canne à sucre (Bio-PE)

Description : Ces tubes sont fabriqués à partir de polyéthylène issu de l’éthanol de canne à sucre (parfois appelé « PE vert » ou bio-PE). Chimiquement identiques au PE traditionnel, ils sont cependant fabriqués à partir d’une matière première renouvelable.

Avantages : La canne à sucre est une matière première renouvelable qui absorbe du CO₂ pendant sa croissance. Comme l’explique une marque, utiliser davantage de PE issu de la canne à sucre « permet de réduire notre dépendance aux énergies fossiles ». Ce matériau offre la même durabilité, la même imprimabilité et le même toucher que le PE vierge ; son adoption ne nécessite donc aucune modification de la formule. Point essentiel, ces tubes sont recyclables comme le plastique classique. Les fabricants d’emballages affirment que les tubes en canne à sucre sont « 100 % recyclables avec du PE » et « visuellement indiscernables » des tubes en plastique standard. Certaines marques indépendantes (comme Lanolips) ont adopté les tubes en PE issu de la canne à sucre pour réduire leur empreinte carbone sans compromettre la performance.

Inconvénients : Les tubes en polyéthylène (PE) s’utilisent comme n’importe quel autre PE : bonne barrière, inertie chimique, mais leur recyclage en fin de vie dépend du plastique. Le coût et l’approvisionnement sont également à prendre en compte : le PE véritablement biosourcé reste une résine de niche, et les marques sont prêtes à payer un prix plus élevé pour un contenu 100 % biosourcé. (Les mélanges contenant 50 à 70 % de PE issu de la canne à sucre sont actuellement plus courants.)

 

Tubes en papier

Description : Fabriqués en carton moulé (semblable à un carton épais), ces tubes peuvent comporter un revêtement intérieur. Ils ressemblent davantage à des cylindres de papier ou de carton épais qu’à des tubes en plastique. Nombre d’entre eux sont entièrement en papier, à l’intérieur comme à l’extérieur, et sont fermés par un bouchon.

Avantages : Le carton est fabriqué à partir de fibres renouvelables et est largement recyclable et biodégradable. Sa production nécessite beaucoup moins d’énergie que celle du plastique et il peut être recyclé de nombreuses fois (des études font état d’environ 7 cycles de recyclage avant épuisement des fibres). Les consommateurs apprécient son aspect et son toucher naturels ; 55 % des acheteurs (selon une étude Pew) préfèrent les emballages en papier pour leur image écologique. L’industrie cosmétique a commencé à expérimenter massivement les tubes en papier : des acteurs majeurs comme L’Oréal et Amorepacific commercialisent déjà des emballages en papier pour leurs crèmes et déodorants. La pression réglementaire visant à réduire les plastiques à usage unique favorise également l’adoption du carton.

Inconvénients : Le papier n’est pas imperméable à l’humidité ni aux huiles. Les tubes en papier non couchés laissent passer l’air et l’humidité ; ils nécessitent donc généralement une doublure intérieure en plastique ou en film pour protéger les produits humides. (Par exemple, les tubes alimentaires en papier sont revêtus intérieurement de polyéthylène ou d’aluminium pour préserver la fraîcheur du contenu.) Il existe des tubes en papier entièrement compostables, mais même ceux-ci utilisent un film mince à l’intérieur pour contenir la formule. En pratique, les tubes en papier sont plus adaptés aux produits secs (comme les poudres compactes ou les sticks de lotion solides) ou aux marques qui acceptent de se passer d’une barrière étanche. Enfin, les tubes en papier ont une esthétique particulière (souvent texturée ou mate) ; cela peut convenir aux marques « naturelles » ou rustiques, mais ne correspond pas forcément à tous les objectifs de design.

 

Innovations compostables/biodégradables (PHA, PLA, etc.)

Description : Au-delà du papier, une nouvelle génération de bioplastiques émerge. Les polyhydroxyalcanoates (PHA) et l’acide polylactique (PLA) sont des polymères entièrement biosourcés et biodégradables. Certains fournisseurs de tubes proposent désormais des tubes cosmétiques laminés en PHA ou en PLA.

Avantages : Les PHA sont particulièrement prometteurs : 100 % naturels, issus de la fermentation microbienne, ils sont biodégradables dans les sols, l’eau et même les milieux marins, sans laisser de résidus toxiques. Mélangés au PLA (un plastique dérivé de l’amidon), ils permettent de former des films souples pour tubes. Par exemple, Riman Korea conditionne désormais une crème de soin dans un tube composé d’un mélange PLA-PHA, ce qui « réduit [leur] utilisation d’emballages à base de combustibles fossiles » et est « plus respectueux de l’environnement ». À l’avenir, ces matériaux pourraient permettre aux tubes enterrés ou abandonnés dans la nature de se décomposer sans danger.

Inconvénients : La plupart des plastiques compostables nécessitent encore des installations de compostage industriel pour se dégrader complètement. Ils sont actuellement beaucoup plus chers que les plastiques conventionnels et leur approvisionnement est limité. De plus, les tubes en biopolymères ne peuvent pas être recyclés avec les plastiques classiques (ils doivent être triés séparément) et leur mélange dans un bac de recyclage risque de le contaminer. En attendant que les infrastructures soient suffisamment développées, ces innovations resteront probablement destinées à des niches de produits écologiques plutôt qu’au grand public.

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Considérations relatives à la durabilité

Le choix des matériaux pour les tubes nécessite une analyse de leur cycle de vie complet. Les facteurs clés incluent les matières premières, la recyclabilité et la fin de vie. De nombreux tubes traditionnels sont fabriqués à partir de résines vierges issues du pétrole ou de métal : opter pour des sources renouvelables (PE de canne à sucre, fibres de papier, bio-résines) permet de réduire directement l’empreinte carbone. Le recyclage contribue également à réduire ces émissions.Les études de cycle de vie montrent que l'utilisation de plastique ou d'aluminium 100 % recyclé peut réduire considérablement les impacts environnementaux (souvent de moitié ou plus, selon le matériau).

Recyclabilité :L'aluminium est la référence absolue : la quasi-totalité des emballages en aluminium est recyclable à l'infini. En revanche, la plupart des plastiques utilisés dans les cosmétiques sont recyclés en quantités décroissantes ou mis en décharge, car de nombreux tubes sont trop petits ou multicouches pour être recyclés. Les tubes laminés posent un problème particulier : si les tubes PBL sont techniquement recyclables comme le plastique, les tubes ABL nécessitent un traitement spécifique. Les tubes en papier offrent un meilleur profil de fin de vie (ils peuvent être recyclés avec le papier ou compostés), mais seulement si les revêtements sont soigneusement choisis. (Par exemple, un tube en papier recouvert de PE peut ne pas être recyclable dans une usine de recyclage standard.)

Énergies renouvelables contre pétrole :Les PEHD/PP traditionnels consomment des matières premières fossiles ;Les alternatives biosourcées (PE de canne à sucre, PLA, PHA) exploitent des intrants végétaux ou microbiens.Les plantes de polyéthylène issues de la canne à sucre séquestrent du CO₂ pendant leur croissance, et les polymères biosourcés certifiés réduisent la dépendance au pétrole, une ressource non renouvelable. Le papier utilise également de la pâte de bois, une ressource renouvelable (il est toutefois préférable de privilégier les sources certifiées FSC pour garantir la durabilité). Tout passage du plastique vierge aux matériaux recyclés ou biosourcés présente des avantages environnementaux indéniables, comme le démontrent de nombreuses analyses de cycle de vie.

Innovations émergentes :Au-delà du PHA/PLA, d'autres innovations incluent les revêtements de papier compostables et même des tubes hybrides « papier + plastique » qui réduisent de moitié la quantité de plastique. Des marques comme Auber testent des tubes contenant des charges semblables à de la paille ou des mélanges de nanocellulose afin de diminuer l'utilisation de plastique. Ces solutions sont encore expérimentales, mais elles témoignent de l'innovation rapide stimulée par la demande des consommateurs. Les incitations réglementaires et industrielles (responsabilité élargie des producteurs, taxes sur le plastique) ne feront qu'accélérer ces tendances.

Finalement, tLes tubes les plus durables sont généralement monomatériaux (entièrement composés d'un seul matériau) et riches en contenu recyclé ou biosourcé.Un tube en polypropylène monocouche avec PCR est plus facile à recycler qu'un tube multicouche ABL. Les tubes à mandrin en carton avec un revêtement plastique minimal peuvent se décomposer plus rapidement que les tubes entièrement en plastique. Les marques doivent se renseigner sur les infrastructures de recyclage locales lors du choix des matériaux ; par exemple, un tube 100 % PP peut être recyclable dans un pays, mais pas dans un autre.

Potentiel d'apparence et de marque : zLe choix du matériau influence fortement l'aspect et le toucher. Les tubes cosmétiques offrent de nombreuses possibilités de décoration : l'impression offset permet d'appliquer des motifs multicolores complexes, tandis que la sérigraphie garantit des graphismes percutants. Le marquage à chaud métallisé ou les dorures (or, argent) ajoutent une touche de luxe. Les vernis mats et les revêtements doux au toucher (velouté) sur les tubes en plastique ou laminés véhiculent une image haut de gamme. Les tubes laminés et en aluminium, en particulier, permettent une impression directe sur toute la surface (sans étiquettes collées), pour une finition impeccable et raffinée. Même la forme du tube ou de son bouchon reflète l'identité de la marque : un tube ovale ou angulaire se démarque en rayon, et les bouchons à clapet ou à pompe élégants suggèrent une grande facilité d'utilisation. (Tous ces choix de design peuvent enrichir l'histoire de la marque : par exemple, un tube en papier kraft brut évoque le naturel, tandis qu'un tube chromé et élégant symbolise le luxe moderne.)

Durabilité et compatibilité :Le matériau des tubes influe également sur la durée de conservation des produits et l'expérience utilisateur. En général, les tubes métalliques et les tubes laminés à haute barrière offrent la meilleure protection aux formules. Les tubes en aluminium forment une barrière imperméable à la lumière et à l'air, préservant ainsi les sérums antioxydants et les filtres solaires photosensibles. Les tubes laminés avec des couches d'EVOH bloquent également la pénétration d'oxygène, contribuant à prévenir le rancissement ou l'altération de la couleur. Les tubes en plastique (PE/PP) permettent une perméation légèrement supérieure à l'air et aux UV, mais cela est acceptable pour de nombreux cosmétiques (lotions, gels). Les tubes en papier sans revêtement ne protégeraient pas du tout les liquides ; ils intègrent donc généralement un joint interne en polymère ou un joint de bouchon.

La compatibilité chimique compte aussi :L'aluminium est inerte et ne réagit ni aux huiles ni aux parfums. Le plastique ordinaire est généralement inerte lui aussi, bien que les formules très huileuses puissent libérer des plastifiants, à moins qu'une couche barrière à haute performance ne soit ajoutée. L'un des avantages des tubes laminés est leur élasticité : après avoir été pressés, ils reprennent généralement leur forme (contrairement à l'aluminium qui se déforme), ce qui permet au tube de rester souple plutôt que de s'aplatir définitivement. Cela permet aux consommateurs d'utiliser le produit jusqu'à la dernière goutte. En revanche, les tubes en aluminium conservent la pression exercée, ce qui est pratique pour un dosage précis (par exemple, du dentifrice), mais peut entraîner un gaspillage de produit si l'on ne peut plus les presser.

En résumé, si votre produit est très sensible (par exemple, un sérum à la vitamine C ou un rouge à lèvres liquide), privilégiez les matériaux à haute barrière (plastique ou aluminium). S'il est relativement stable (par exemple, une crème pour les mains ou un shampoing) et que vous souhaitez une démarche écoresponsable, les plastiques recyclables, voire le papier, peuvent suffire. Testez toujours le tube choisi avec votre formule (certains ingrédients peuvent interagir ou obstruer l'embout) et tenez compte du transport (les matériaux rigides résistent mieux au transport).

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Études de cas / Exemples

Lanolips (Nouvelle-Zélande) : Cette marque indépendante de soins pour les lèvres a remplacé ses tubes de baume à lèvres en plastique vierge par du bioplastique issu de la canne à sucre en 2023. Sa fondatrice, Kirsten Carriol, explique : « Nous avons longtemps dû utiliser du plastique traditionnel pour nos tubes. Mais une nouvelle technologie nous offre une alternative écologique : le bioplastique issu de la canne à sucre, qui nous permet de réduire notre empreinte carbone. » Les nouveaux tubes sont toujours aussi faciles à presser et à imprimer que le polyéthylène classique, mais ils sont fabriqués à partir de matières premières renouvelables. Lanolips a également pensé au recyclage par les consommateurs : le polyéthylène issu de la canne à sucre peut être intégré aux filières de recyclage des plastiques existantes.

Free the Ocean (États-Unis) : Jeune entreprise de soins pour les lèvres, FTO propose des baumes « Lip Therapy » conditionnés dans des tubes en carton 100 % recyclé. Fabriqués exclusivement à partir de carton issu de déchets post-consommation, ces tubes sont entièrement dépourvus de plastique. Après utilisation, les clients sont invités à composter le tube plutôt qu'à le recycler. « Dites adieu aux baumes à lèvres emballés dans du plastique », conseille la cofondatrice Mimi Ausland. Ces tubes en papier se décomposent naturellement dans un composteur domestique. La marque indique que ses adeptes apprécient l'aspect et le toucher uniques de ces tubes, ainsi que l'absence totale de déchets plastiques dans cette gamme de produits.

Riman Korea (Corée du Sud) : Bien qu’il ne s’agisse pas d’une marque indépendante occidentale, Riman est une marque de soins de la peau de taille moyenne qui s’est associée à CJ Biomaterials en 2023 pour lancer des tubes 100 % biopolymères. Ils utilisent un mélange PLA-PHA pour le tube souple de leur crème IncellDerm. Ce nouvel emballage « est plus respectueux de l’environnement et contribue à réduire [notre] utilisation d’emballages à base de combustibles fossiles », selon l’entreprise. Il illustre comment les matériaux PHA/PLA s’intègrent de plus en plus dans le secteur des cosmétiques, même pour les produits nécessitant une consistance pâteuse.

Ces exemples montrent que même les petites marques peuvent innover en matière de matériaux. Lanolips et Free the Ocean ont bâti leur identité autour d'emballages « éco-luxe », tandis que Riman a collaboré avec un partenaire chimique pour démontrer la faisabilité de la production à grande échelle. L'enseignement principal est que l'utilisation de matériaux non traditionnels pour les tubes (canne à sucre, papier recyclé, biopolymères) peut devenir un élément central de l'histoire d'une marque, mais cela nécessite des investissements en recherche et développement (par exemple, des tests de compression et d'étanchéité) et généralement un prix plus élevé.

Conclusion et recommandations

Choisir le bon matériau pour ses tubes implique de trouver un équilibre entre durabilité, image de marque et besoins du produit. Voici quelques bonnes pratiques pour les marques de beauté indépendantes :

Adaptation du matériau à la formule : Commencez par identifier la sensibilité de votre produit. S’il est très sensible à la lumière ou à l’oxygène, privilégiez les emballages à haute barrière (laminés ou en aluminium). Pour les crèmes ou gels plus épais, les plastiques souples ou le papier couché peuvent suffire. Testez systématiquement les prototypes pour vérifier l’étanchéité, l’absence d’odeur ou de contamination.

Privilégiez les matériaux monomatériaux : dans la mesure du possible, choisissez des tubes composés d’un seul matériau (100 % PE ou PP, ou 100 % aluminium). Un tube monomatériau (comme un tube et un bouchon entièrement en PP) est généralement recyclable en une seule étape. Si vous utilisez des matériaux laminés, privilégiez les tubes entièrement plastiques (PBL) aux tubes entièrement en aluminium (ABL) pour faciliter le recyclage.

Utilisez des matériaux recyclés ou biosourcés : si votre budget le permet, privilégiez les plastiques PCR, le PE à base de canne à sucre ou l’aluminium recyclé. Ces matériaux réduisent considérablement l’empreinte carbone. Mettez en avant la présence de matériaux recyclés sur vos étiquettes pour souligner votre engagement ; les consommateurs apprécient cette transparence.

Conception pour le recyclage : utilisez des encres recyclables et évitez les revêtements ou étiquettes plastiques supplémentaires. Par exemple, l’impression directe sur le tube permet de se passer d’étiquettes (contrairement aux tubes laminés). Dans la mesure du possible, utilisez le même matériau pour les couvercles et les corps (par exemple, un bouchon en PP sur un tube en PP) afin qu’ils puissent être broyés et remoulés ensemble.

Communiquez clairement : intégrez des symboles de recyclage ou des instructions de compostage sur votre emballage. Informez vos clients sur la bonne façon de se débarrasser du tube (par exemple : « rincer et recycler dans les bacs à plastiques mélangés » ou « composter si possible »). Vous bouclerez ainsi la boucle avec le matériau que vous avez choisi.

Affirmez votre marque : utilisez des textures, des couleurs et des formes qui renforcent votre identité. Les tubes en papier de chanvre mat évoquent le naturel et l’authenticité, tandis que le plastique blanc poli donne une impression de propreté clinique. Le gaufrage ou les revêtements doux au toucher peuvent donner un aspect luxueux même aux plastiques les plus simples. Mais n’oubliez pas que, même en optimisant le style, toute finition sophistiquée doit rester conforme à vos objectifs de recyclage.

En résumé, il n'existe pas de tube « idéal » et universel. Il est préférable de prendre en compte les critères de durabilité (recyclabilité, contenu renouvelable), l'attrait visuel et la compatibilité avec le produit. Les marques indépendantes ont la flexibilité nécessaire pour expérimenter – en réalisant de petits lots de tubes en PE à partir de canne à sucre ou en créant des prototypes en papier sur mesure – afin de trouver le juste équilibre. Ainsi, vous pouvez concevoir des emballages qui séduisent vos clients tout en respectant vos valeurs écologiques, et garantir que votre marque se démarque positivement.

Sources : Des rapports sectoriels récents et des études de cas de 2023 à 2025 ont été utilisés pour compiler ces informations.


Date de publication : 15 mai 2025